Mon cher Alain, j’ai lu ton article, puis j’ai recommencé la lecture une deuxième fois de peur d’en avoir manqué des bouts, puis j’ai réfléchi …
Je te respecte beaucoup, mais je te donne un carton jaune pour les chiffres et la généralisation des autres marchés sur la planète dont tu fais mention dans ton article.
On ne peut pas comparer Montréal à New York, de par sa population, puis sa diversité médiatique. Il y a tellement de chaînes sportives dans la grosse pomme, elles ne parlent pas toutes des Yankees.
Il faudrait demander à Influence Communication si, per capita une équipe sportive est plus scrutée dans le monde que le Canadien. Même leur tournoi de golf est plus couvert que l’Impact et les Alouettes. Nous sommes uniques là-dessus.
Selon moi, il y a autre chose de plus profond dans le problème de la couverture médiatique de l’Impact, soulevé par Jeremy Filosa du 98.5 FM.
Regardons les faits.
La diffusion des matchs de l’Impact à la radio francophone, est arrivée cette année, comme un cheveu sur la soupe, pas trop de promotions et en retard de 3 ans sur l’entrée de l’équipe en MLS. Jusque-là, les fans devaient se contenter de TSN 690 AM, une station anglophone qui heureusement tenait le fort pour les partisans. Alors, laissons le temps faire les choses, les habitudes d’écoute, ça se développe et ce n’est pas coulé dans le béton.
Si tu crois que le soccer et l’Impact, c’est circonstanciel, il serait temps de dénoncer aussi notre manque de culture sportive. Mais, c’est comme la poule et l’oeuf, qui vient en premier ? La couverture sportive pour amener la popularité ou la popularité pour amener la couverture sportive ?
Dans le cas du Canadien, ils n’ont pas besoin d’acheter des panneaux sur le bord de l’autoroute pour vendre des billets ou de tapisser les réseaux sociaux avec le la publicité, les journalistes se chargent de faire la promo pour eux.
Réfléchir un peu plus?
Le problème Alain est bien plus profond et ne concerne pas que l’Impact. Selon moi, et sans vouloir généraliser, bien des journalistes sportifs ont arrêté de réfléchir.
Les décideurs dans les salles de nouvelles sportives rentrent au bureau et se disent, bon qu’est-ce qui se passe avec le Canadien aujourd’hui ?
Puis, le reste des sujets, c’est généralement du remplissage. On ne se pose pas trop de questions, c’est comme cela que ça marche depuis toujours, that’s it. Je peux t’en parler, j’ai été un de ceux-là pendant 18 ans.
Ah oui, on recommence à réfléchir une semaine avant les Jeux olympiques pour mettre en avant, nos valeureux athlètes amateurs qui nous représentent partout dans le monde en faisant « la quête de visibilité médiatique et d’argent » pour continuer d’exercer leur talent le reste de l’année. Comme on sait, l’auditoire est excellent pendant les jeux et les revenus publicitaires faramineux, alors on tapisse.
Puis après les « Olympiques », on arrête de réfléchir, le même athlète peut remporter une médaille d’OR contre les mêmes compétiteurs la semaine suivante dans une épreuve de la Coupe du Monde, il va tomber dans la section remplissage, après le « décrottage de nez » (désolé du terme), d’un joueur de 3e trio du Canadien.
Les actualité sportives?
Est-ce que le terme « nouvelles sportives » est le bon ? Il faudrait peut-être en trouver un autre nom, comme un frigidaire, c’est une marque, pas un réfrigérateur. Je suis en accord avec Jeremy Filosa, les mots « nouvelle ou actualité » doivent signifier ce qui est le plus important et non ce que je pense que les gens veulent entendre.
Parler de hockey 12 mois par année, dans mon livre à moi, comme dirait Rogatien, c’est un manquement à la contribution du développement de culture sportive au Québec. Cela n’aide certainement pas à faire augmenter les auditoires radio ou télé de l’Impact et des Alouettes qui doivent se contenter des restes …
La MLS ne vaut pas la peine?
Pourquoi donner les résultats des autres matchs dans la LNH, de la NFL, MLB, du football universitaire, du hockey junior, mais pas des autres matchs en MLS, le plus grand circuit de foot en Amérique du Nord ? Ceci un autre dossier mystère de la couverture sportive parmi tant d’autres … Villa, Lampard, Kaka, Pirlo, Gerrard, Dos Santos et j’en passe, c’est pas assez fort pour le sportif québécois moyen ?
Selon moi, si on passait un test à la majorité des journalistes et reporters sportifs au Québec, ils ne seraient pas capables de nommer 10 joueurs de la MLS sans regarder sur leur téléphone intelligent. En tout respect, chez certains, on ne se rendrait pas à 5 en incluant les joueurs de l’Impact.
C’est peut-être une partie du problème, le manque de connaissance amène peut-être le manque d’intérêt.
Petite statistique, sur Google, Impact de Montréal est plus populaire que Canadiens de Montréal. 91 millions de pages pour l’Impact et 31 millions de pages pour le Canadien. Les chiffres était similaires avant l’arrivée de Didier Drogba.
By the way, Alain, tu regarderas le but de Sebastian Giovinco hier soir à Toronto, c’était de toute beauté!
Si vous pensez que les téléspectateurs ne veulent pas voir cela et préfèrent connaitre la composition du 3e trio pour le prochain match, vous manquez une bonne game à RDS.
Impossible d’en vouloir davantage à un gars de Québec, alors sans rancune Alain 🙂
Guy B.
P.S. Didier Drogba est sans contredit, bien plus populaire que Steven Gerrard …
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Bravo !
Merci!
Tout comme le terme « nouvelle sportive », le terme « journaliste sportif » devrait être revu.
Vous m’enlevez les mots de la bouche et même plus, toutes mes félicitations Guy.
Bravo, il était temps que des journalistes renommés comme vous-mêmes,Jeremy, Marinaro prennent les choses en main contre ce monopole.
J’ai beaucoup de respect pour Alain Crête et comme animateur il super mais comme journaliste sportif ou analyste on repassera.
Excellent M.Bolduc…
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Regardez ce qui ce passe présentement avec les Jays! Personnellement, je n’ai aucunement l’impression que le baseball gagne réellement en popularité au Québec, c’est simplement les médias qui se donnent la peine d’en parler davantage aujourd’hui à cause du succès actuel des Jays. Ça permet aux amateurs occasionnels de sortir du placard et d’enfin s’afficher comme étant des amateurs de baseball!
Ça ramène une question sous-jacente! Dans la vie de tous les jours, vous vous intéressez sincèrement au CH à hauteur de 90% de votre consommation sportive?
Bien sûr que non!
Outre les partisans bornés du CH et les médias québécois, personne dans la Belle Province ne suit la seule franchise majeure au Québec avec autant d’intérêt. C’est normal d’en parler beaucoup, elle est seule dans son marché, mais ce n’est absolument pas normal de considérer les amateurs de sports québécois comme étant un simple groupe monolithique n’ayant qu’une seule fixation maladive!
Sur le plancher des vaches, à la machine à café, au bar, dans des soirées familiales ou entre amis lorsque vous parlez de sports, vous parlez sincèrement du CH à 90% du temps comme les médias québécois le font?
Moi non plus!
Peut-être dans votre monde de “sidekick” à Mathias Brunet. Peut-être dans votre microcosme de Twitter ou de Facebook où seuls d’indécrottables fefans du CH vous suivent religieusement. Mais, assurément pas dans la vraie vie! Pas auprès de gens provenant des diverses strates de la société. Le Québec est loin d’être aussi homogène sur le plan sportif que veulent bien le laisser croire les médias locaux!
Et puis, si vous parlez des cotes d’écoute des Jays, une fois la poussière de l’euphorie actuelle retombée, pourquoi ne pas parler plutôt des cotes d’écoute faméliques du hockey en saison régulière et en Séries pour tout autre match que ceux impliquant le CH?
Ce qui nous ramène au traitement médiatique du sport au Québec. En plein été, je peux vous confirmer que l’ailier gauche du 4e trio ne m’intéresse absolument pas, tout comme c’est le cas pour la vaste majorité des Québécois! À l’automne, en pleine course aux Séries du Baseball majeur et au début de saison de la NFL en septembre, je n’ai pratiquement jamais entendu personne parler des 58 recrues du CH, pourtant les médias francophones n’en avaient que pour eux et pour le tournoi de golf caritatif du CH…
Mais, ça, j’ai bien peur que les médias sportifs québécois ne le comprennent jamais, étant trop aveuglés par leurs partisaneries inconscientes, irréfléchies et inconditionnelles envers leur fixation pathologique pour le CH!
Pour revenir aux Jays, je ne crois pas qu’ils rendent le baseball plus vivant qu’il ne l’était déjà au Québec, mais ils ont par contre permis d’enlever certaines œillères que s’étaient imposées plusieurs Québécois dans leur processus de deuil suite à la perte des Expos!
Il faut dire que ces fameuses œillères ont été bien ancrées et confortées par les médias québécois qui depuis 20 ans n’ont fait que parler négativement du baseball. Que l’on pense à la grève de 94, aux ventes de feu répétées de 95, 96, 97, aux multiples menaces de déménagement de Claude Brochu, aux interminables chicanes internes des actionnaires du consortium du Québec inc., de la vente à rabais à Loria, à l’ère Loria, à la menace de dissolution pure et simple de l’équipe par la MLB, à la tutelle de 3 ans de la MLB, aux scandales des stéroïdes, au rapport Mitchell, etc.).
Ça, c’était les seules informations que daignaient nous transmettre nos valeureux médias. Sans quoi nous avions droit au vide sidéral en termes de couverture médiatique. Le baseball a été complètement ignoré, délaissé durant cette période, si ce n’était que pour témoigner des scandales ou des nouvelles négativent… À croire, qu’au Québec, le baseball était en hibernation et qu’il fallait une équipe construite par un Montréalais et menée sur le terrain par un receveur héritier des Expos pour réveiller la flamme passionnelle envers ce sport qui brûlait toujours, mais doucement en dormance latente!
Pourquoi certains sujets retiennent-ils beaucoup l‘attention des grands médias alors que d‘autres sont passés sous silence?
Ce n’est pas compliqué, les médias ne nous parlent pas de ce qui est important, mais bien de ce qui les intéresse eux. Les médias décident des nouvelles qu‘ils veulent bien nous transmettre. Quoique cela n’est pas immuable seulement aux médias sportifs.
À n’en point douter, les journalistes ont un réel poids médiatique par rapport à la place qu’occupe une nouvelle dans son marché. Mais, le cas précis de Filosa nous démontre en même temps qu’il est imputable des décisions prises au-dessus de lui par son directeur de salle de presse. En fait, ces derniers choisissent bien souvent la facilité et le dénominateur commun le plus bas pour ratisser le plus large. Ils nous imposent LEURS nouvelles en nous les enfonçant profondément dans la gorge…
Il est grand temps de concevoir autrement le traitement journalistique du monde du sport au Québec!
Mais, je ne crois pas que ça risque d’arrivée de sitôt… Comme vous l’avez savamment relevé, les décideurs des salles de nouvelles sportives et les journalistes ont depuis longtemps cessé de réfléchir…
Ce manque flagrant de volonté des patrons des médias sportifs québécois d’offrir une richesse de diversité de contenu n’a d’égale que la paresse intellectuelle des journalistes qu’ils emploient! Ce laxisme exacerbé qui les pousse, non seulement, à se concentrer uniquement sur le hockey, mais sur leur obsession de la Sainte-Flanelle…
Merci !
C’est bieng.
Merci Guy je sais que tu connais ce que tu parles. Moi j’écoutais les matchs quand il avait 6 équipes. Le hockey était meilleur et j’étais tout le temps en maudit le canadien gagnait tout le temps
Bien a toi Guy
Merci pour tous les jeunes qui pratiquent le soccer jour après jour et qui rêvent…
Merci pour le prochain Drogba qui est né ici au Qc et qui foulent les terrains aujourd’hui.
Ça me surprend toujours comment que se soit à RDS ou TVASport peuvent radoter sur le canadien tous les jours de la semaine, moi ça fait l’effet contraire je commence à m’y intéresse seulement vers la fin de saison
Je suis assez âgé pour me souvenir comment était la presse sportive de MTL quand on avait les nordiques c’était démagogique et la aujourd’hui ils souhaitent le retour vraiment pathétique
Vous aviez que selon une étude d’Influence Media, que 35% de tout ce qui se dit sur le hockey en Amérique du Nord est sur le CH. Nous (dont bien des journalistes) sommes au Qc des analphabètes sportifs… Notre culture sportive est à développer.