Au risque de dire tout haut ce que plusieurs pensent tout bas, je ne savais pas que c’était aussi difficile d’être à la tête d’une PME.
Si vous pensez que la réalité d’un propriétaire d’entreprise, c’est comme l’émission Les Dragons ou dans les articles du Journal Les Affaires, vous devez lire ceci.
Après 20 ans devant une caméra, j’avais tout à apprendre lorsque j’ai fait mes premiers pas dans le monde des affaires en 2004.
Presque 14 années plus tard, j’ai survécu à cette responsabilité de garder ma compagnie en vie, mais j’ai gagné beaucoup de cheveux blancs dans l’aventure.
Une journée, tout s’écroule entre vos mains et vous ne savez pas pourquoi, le lendemain, le soleil brille à nouveau.
Combien de fois par année, je me dis que je devrais tout vendre et avoir une vie plus simple et le lendemain au réveil, le repos me ramène toujours la motivation, l’envie de gagner et c’est reparti, ainsi de suite …
J’imagine que c’est ça, la vie d’entrepreneur.
L’impression d’être bipolaire et souvent passer par toute la gamme des émotions.
À mes débuts, j’avais entendu un propriétaire d’une grande compagnie dire ces mots et cela m’avait laissé perplexe.
Aujourd’hui, je comprends très bien ce qu’il voulait dire.
En affaires, quand tu sors la tête de l’eau, tu dois prendre une grande respiration, car tu ne sais jamais quand tu pourras revoir le soleil à nouveau.
Être entrepreneur, c’est aimer les montagnes russes.
J’adore ma deuxième carrière, j’aime naviguer vers l’inconnu et les défis, c’est dans ma personnalité.
Je passe au minimum 50-60 heures par semaine à tenter d’améliorer mes entreprises et donner de la valeur et malgré tout, j’ai davantage de temps disponible que dans ma précédente carrière. Paradoxal non ? Pouvoir contrôler son horaire ça vaut cher, c’est la liberté.
À travers ces années, même si j’ai toujours été prudent dans mes choix, j’ai toutefois payé très cher mes erreurs.
Je ne veux pas m’arrêter à évaluer, cela fait trop mal, mais je ne me trompe pas en parlant des centaines de milliers de dollars en «frais de scolarité», une expression qui passe mieux pour mon moral.
Comme je le répète souvent dans nos réunions d’équipe: Faire une erreur, c’est correct, la répéter c’est un choix .
Voici 5 erreurs coûteuses que j’ai commises.
1- J’ai été trop patient avec certaines personnes.
Il n’y a rien qui coûte plus cher à une entreprise que de travailler avec des « pas pires ».
C’est le premier conseil que j’ai entendu d’un entraîneur à l’École d’Entrepreneurship de Beauce.
Une expression qui veut dire qu’un mauvais recrutement d’employé coûte très cher à une entreprise.
Un «pas pire» est juste assez bon pour ne pas être congédié pour incompétence mais pas assez pour faire grandir l’entreprise et ses collègues.
Il n’existe pas d’employé parfait, je ne suis pas un patron parfait non plus, il faut bien le préciser.
Reste que nous sommes toujours aussi forts que l’équipe autour de soi. c’est une question de jeu collectif.
Vous avez beau avoir des bonnes idées ou stratégies, si le casting de l’équipe n’est pas adéquat, n’a pas les compétences ou motivations pour exécuter votre vision, vous frapperez le mur du découragement rapidement.
En négligeant mon recrutement de bons candidats et en refusant d’investir assez, j’ai freiné la croissance de mon entreprise plus d’une fois et le développement a souffert.
Pour éviter cette situation, faites-vous aider par des spécialistes en ressources humaines, passez des tests psychométriques à vos candidats, c’est important. Vous minimiserez ainsi les chances de devoir recommencer encore et encore et de laisser l’impression à vos clients que votre entreprise est instable.
Un employé malheureux qui ne répond pas aux attentes coûte cher en $$$, en frustration et en climat de travail.
Vous devez laisser la chance au coureur de s’épanouir et lui donner le maximum de ce dont il a besoin mais garder en tête que vous n’êtes pas un psychologue.
N’oubliez jamais que vous devez assurer la rentabilité et la croissance de l’entreprise pour assurer le salaire des gens qui y travaillent et particulièrement dans une petite structure comme la mienne.
Conseil : Essayer de gardez la tête froide en toutes circonstances et prenez les décisions qui s’imposent.
2- J’ai détourné le regard vers d’autres projets.
Quand les choses roulent presque toutes seules, il est tentant d’évaluer d’autres opportunités.
Si comme moi, vous avez un profil de personnalité type entrepreneur, il est possible de tomber dans les filets d’un autre projet d’affaires alléchant mais qui trop souvent est un piège.
Je vous conseille de garder l’accent en priorité sur votre entreprise, car chaque fois que j’ai tenté de développer autre chose, c’est ma compagnie principale qui a payé le prix.
Il n’y a que 168 heures dans une semaine et nous ne pouvons pas être performants partout sur une longue période.
Dans le meilleur des cas, trouver une ou des personnes qui pourront vous remplacer sans que votre entreprise principale souffre de votre flirt d’affaires.
Conseil : Vous êtes le capitaine de votre navire, ne l’oubliez jamais. Sans vous aux commandes, le bateau risque de frapper des récifs.
3- J’ai piloté la compagnie à l’œil dans un épais brouillard.
Si vous êtes une entreprise de services, vous vendez des heures alors vous devez veiller à votre productivité, c’est une question de survie.
Pouvez-vous croire que pendant les 7 premières années, je pilotais une entreprise d’une dizaine d’employés avec un fichier Excel et un intranet maison remplis maladroitement par les chargés de projets. On appelle cela vivre dangereusement.
Un jour, alléluia, nous avons migré vers un logiciel de gestion pour les contacts, devis, projets en cours, suivis, bons de commande, facturation, rapport de gestion, ce qui a mis en lumière d’importantes carences dans l’évaluation des projets.
Par exemple : Un mandat marketing mensuel en formule (banque d’heures ) rapportait en moyenne 18.64$ de l’heure alors que la moyenne salariale des employés affectés au projet était de 24$/h. Le plat à bonbon était trop grand, tout le monde se servait et le directeur de compte de l’époque n’imposait aucune limite. Imaginez le carnage …
Le logiciel a mis la vérité en face de toute l’équipe impliquée et certains se sont sauvés comme les lapins …
Conseil : N’oubliez jamais que tout ce qui se mesure s’améliore. Les chiffres parlent !
4- Il faut garder une attitude professionnelle avec ses employés.
Je ne pensais jamais dire cela un jour, mais il ne faut pas développer une relation trop «chummy chummy» avec son équipe.
C’est le domaine dans lequel, j’ai encore du travail à faire. Souvent, je parle beaucoup, j’exprime mes sentiments un peu trop, ce qui fait de moi le champion de la catégorie du gars qui aurait du se la fermer.
Malheureusement, une trop grande proximité avec les employés empêche de bien raisonner lorsque des problèmes surviennent ce qui occasionne de prendre des décisions trop émotives pour ménager la chèvre et le chou quand l’histoire se complique.
Nous sommes des humains après tout et c’est normal que l’on s’attache aux gens et que nous ayons le pardon trop facile parfois.
Je ne dis pas qu’il faut être froid et rigide, mais il est important de trouver l’équilibre dans la relation avec les employés.
J’aime beaucoup mon équipe, mais cette distance minimale garde ma vision plus claire.
Conseil : Évitez de trop en dire car vos commentaires risquent se tourner contre vous, interprétés souvent à la sauce de ceux ou celles qui ne partagent pas votre vision et qui souhaitent votre échec en cachette.
5- J’ai laissé les requins me mordre.
Quand vous êtes dans une période difficile, vous devenez vulnérable, vous devenez une proie.
C’est souvent dans ces moments que vous laissez entrer des requins d’affaires aux belles paroles aux allures de sauveurs qui promettent de vous aider mais … à gros prix.
Soyez toujours sur vos gardes, ne laissez pas entrer n’importe qui dans votre entourage. Basez vous sur des actions concrètes pour évaluer ces gens et non sur des belles paroles. C’est dans l’action que nous voyons les champions.
En un rien de temps, si les requins n’ont pas ce qu’ils recherchent, ils font beaucoup de dommages à votre réputation et vos employés.
Bref, n’accordez pas votre confiance trop rapidement en affaires et écoutez votre petite voix.
Rappelez-vous de cette phrase plus bas qui est toujours de bon conseil pour moi :
Conseil : Quand on se pose la question, c’est que nous connaissons la réponse.
En conclusion, je souhaite avoir ouvert les yeux à d’autres entrepreneurs avec mon expérience dans le plus beau métier du monde.
Si seulement, j’avais su à l’époque, ce que je sais aujourd’hui, je saurais que j’ai encore et toujours beaucoup à apprendre.
Guy Bolduc est le fondateur de Agence B-367 et Wanos Formations. Passionné du Web et des réseaux sociaux, il est conférencier, formateur accrédité et il aide les entreprises dans ce domaine. Auparavant, il a passé plus de 20 ans devant la caméra comme présentateur à TVA et Radio-Canada.
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