Samedi soir, à 22h heure d’Espagne, nous étions rivés devant notre télévision pour un moment historique : le tout premier match des Roses de Montréal face à l’AFC Toronto dans la Super Ligue du Nord (SLN), la première ligue professionnelle de soccer féminin au Canada. À mes côtés, ma fille Roxanne 17 ans, joueuse du Valencia CF, qui a dû s’expatrier pour poursuivre son rêve professionnel dans le football féminin.
En tant qu’ex-journaliste sportif et fan de foot, j’ai vécu ce match avec un regard analytique mais surtout une grande excitation. Vivre en Europe, où nous vibrons pour des matchs de haut niveau chaque semaine, nous donne une perspective particulière. Verdict? L’ensemble du match et la victoire 1-0 des Roses, portée par un but éclair de Tanya Boychuk, montre que la SLN a vraiment le potentiel pour séduire!
C’EST UN BUT!!@rosesmtlfc off to a HOT start in this game! pic.twitter.com/4X0Vca6NzW
— Northern Super League (@NorthernSuperLg) April 19, 2025
Une frayeur en partant …
L’intensité a frappé dès le coup d’envoi au BMO Field, les Roses ont marqué en seulement 1 minute et 32 secondes grâce à Tanya Boychuk, inscrivant le premier but de l’histoire de la franchise, un but tellement rapide que j’ai eu peur d’un manque de parité entre les deux équipes. Les résultats serrés sont une bonne chose pour une toute nouvelle ligue, imaginez qu’une ou deux équipes soient trop fortes pour les autres, la saison serait bien longue et risquerait de moins séduire. Ensuite, les joueuses, conscientes de l’enjeu historique, semblaient vouloir tout donner d’emblée, parfois au détriment de la patience. Nous avions envie de crier : Gardez de l’énergie pour les 90 minutes 🙂
Cette fébrilité était normale pour un match inaugural. La SLN réunit des profils variés : des joueuses d’expérience comme Charlotte Bibault, dont le calme a stabilisé le milieu des Roses, et des joueuses moins expérimentées ou avec un vécu international. Cette disparité s’est ressentie sur le terrain. Des observations classiques pour une ligue en démarrage, mais qui n’ont pas brisé l’émotion du moment.
Les Roses ont fermé la porte ensuite
Après le but précoce, elles ont verrouillé les espaces, frustrant leurs adversaires. Les passes longues et les percées hâtives trahissaient une envie de marquer l’histoire à chaque action. La gardienne Anna Karpenko a été désignée joueuse du match, avec six arrêts décisifs, notamment en fin de partie, permettant aux Roses de préserver leur avance. Mission accomplie pour l’entraîneur Robert Rositoiu.
Toronto a dominé les statistiques du match
Côté AFC Toronto, si la défense a inquiété, le manque de communication et de vision collective a été notable et c’est normal pour un premier match à domicile devant une grande foule de plus de 14 000 spectateurs mais un talent a attiré mon attention en deuxième demie : la jeune Kaylee Hunter. Entrée en jeu, elle a impressionné par sa touche de balle, on remarque tout de suite son potentiel pour son jeune âge.
Bilan, ce match était marqué par une urgence d’impressionner. On voulait des résultats trop vite, on joue trop vers l’avant, souvent au détriment de la maîtrise du ballon. J’aimerais voir les défenses prendre un grand respire, poser le jeu, et construire avec plus de calme. Ce style nord-américain, énergique et direct, a son charme, mais il gagnerait à s’inspirer de la patience pour maximiser son efficacité. Cela viendra!
Une diffusion trop sage pour une ligue audacieuse
Nous avons rarement deux chances de faire une première bonne impression. La SLN est en mode séduction et elle doit se démarquer pour captiver un public saturé d’options sportives, nous aurions voulu pendant la diffusion être transportés au bord du terrain, entendre les consignes des entraîneurs, ressentir les vibrations de la foule, capter le souffle des joueuses, voir les proches dans les estrades. Des angles dynamiques, des micros près de l’action, voilà ce qui pourrait faire vibrer les fans. En Europe, des ligues féminines adoptent des approches immersives qui rapprochent le spectateur du jeu. Bon, le match a quand même été diffusé en direct, donc je ne vais pas me plaindre.
Une ligue qui promet
Malgré ces bémols, ce match a prouvé que la SLN a les ingrédients pour séduire. L’intensité, l’engagement et l’émotion des joueuses ont créé un spectacle intéressant. La SLN a une base solide pour progresser et séduire un public qui n’attendait que cela.
En conclusion
Ce samedi soir restera gravé dans nos mémoires. Pour Roxanne, qui a quitté le Canada pour poursuivre son rêve en Espagne, et pour moi, ce match des Roses était plus qu’une rencontre sportive ; c’était un symbole d’espoir pour le soccer féminin canadien. En Europe, où le football féminin remplit des stades et crée des icônes, nous voyons le potentiel de la SLN pour tracer un chemin prometteur. Les Roses ont allumé une étincelle pour toutes les jeunes joueuses au Canada et nous avons hâte de voir comment elles évolueront. Pour notre part, nous serons là, prêts à encourager les Roses. Construisez, et faites rêver!
Guy Bolduc, entrepreneur passionné du web, des réseaux sociaux et de l’intelligence artificielle, fondateur de Bolle.ca et PPNSource.com, ancien présentateur à TVA et Radio-Canada, je mets aujourd’hui mon énergie au service de la communication numérique avec une touche d’inspiration espagnole 🇪🇸.