Avez-vous déjà eu un profond « feeling » qu’il va se produire quelque chose de gros?
Un sentiment qui vous amène une certaine anxiété car vous ne savez pas d’où le coup va venir, une émotion dont vous ne voulez pas trop parler de peur de passer pour une personne paranoïaque. Je l’ai vécu.
À la fin de l’automne 2019, j’ai ressenti le besoin de faire quelque chose, de poser des gestes défensifs, pour protéger ma famille et ma santé.
Nous protéger de quoi, je ne le savais pas à ce moment. Une forme de crise de la cinquantaine? Peut-être aussi.
Le tout s’est manifesté dans une envie soudaine de me libérer de la routine, du fameux « jour de la marmotte » qui consiste à répéter toujours la même chose chaque jour et s’attendre à un résultat différent.
Une boule au ventre et un désir important de délestage pour tout ce qui est lourd à porter tant au niveau professionnel que personnel.
Le premier geste a été de hisser le drapeau blanc dans notre objectif de dénicher du personnel fiable pour notre entreprise, car comme bien des PME, notre taux de succès d’embauche des 2-3 dernières années, fut aussi bas que nos chances de faire pousser une épinette dans le désert.
Voici la chronologie des événements des derniers mois et ce qui nous a poussés à faire des changements importants.
11 février, un premier coup de semonce pour l’agence.
Pour être plus attrayant comme entreprise, j’annonce que notre équipe passe en télétravail dans le but d’attirer des meilleur(e)s candidat(e)s, notre décision est l’objet d’un article dans Les Affaires.
Je brise alors un moule de 16 ans, mon égo est atteint solidement mais j’ai l’impression de faire la bonne chose.
Fini la compagnie avec pignon sur rue, avec des grosses infrastructures, des frais fixes bien gras et du mobilier de bureau dernier cri etc.
Maintenant, on fait quoi avec des locaux vides et l’équipement?
Je suis seul dans mon grand local avec 16 postes et ordinateurs à m’interroger pour la suite. Honnêtement, je suis bien dans le calme, à travailler en ligne avec l’équipe et les clients. Je suis surpris de constater que cela fonctionne bien avec nos différents outils technologiques pour assigner des tâches, discuter en ligne, téléphonie IP, Zoom, Teams et j’en passe.
J’ai l’idée de transformer notre étage en lieu de « coworking » dans la Vallée du Richelieu, idée brève qui ne faisait aucun sens quand j’ai évalué véritablement le modèle de rentabilité avec ma calculatrice.
Mars: Alerte à toutes les unités, fermez les écoutilles!
C’était peut-être ça, le mauvais « feeling »…
Un coronavirus venu de la Chine, paralyse l’économie mondiale et fait plonger les petites entreprises comme la nôtre dans un gouffre de 3 mois mais Dieu merci, nous sommes déjà arrimés au télétravail et on se retourne sur un dix cent devant la situation.
Le hamster tourne à plein régime au début du confinement car nous avons des gros frais fixes à payer chaque mois en plus des salaires et un chiffre d’affaires paralysé et aussi bas qu’a mes débuts en 2003. Heureusement, la demande pour nos formations en ligne est forte, mais définitivement pas assez pour combler le manque à gagner de l’agence.
Le petit bas de laine se vide rapidement et un conseil en passant, lorsque votre PME va bien, c’est le moment parfait pour aller demander une marge de crédit, n’attendez pas une crise, car ce sera difficile d’y avoir accès pendant la chute libre.
Heureusement, nous avions un parachute qui s’est ouvert, nous sommes retombés sur nos pattes juste à temps pour voir sortir les feuilles au printemps.
Avril: Si on profitait de la crise pour faire un véritable repli défensif devant la Covid-19 et changer l’énergie?
« Chérie, je sais que nous pensions mourir dans cette maison que nous aimons tant et qui a vu nos enfants grandir, mais imagine si on vendait, sa valeur a tellement augmentée depuis 2007 et avec la récession qui va arriver tôt ou tard, si jamais la valeur des propriétés s’effondre, c’est maintenant où jamais…»
« Puis avec le télétravail, peu importe l’endroit sur la planète, nous sommes capables de servir nos clients, show must go on! »
Il s’en suit un long silence, puis un conseil de famille en urgence pour discuter de la situation car l’heure est grave, jamais nous avions envisagé ce scénario.
Après discussion, à ma grande surprise, la lumière est verte pour tout le monde, on décide de provoquer le destin.
Le lendemain, j’appelle mon amie et ex-collègue de LCN, Mélanie Bergeron qui forme un duo exceptionnel avec son conjoint Yanic Parent comme courtiers immobiliers et nous enclenchons le processus de vente.
Une seule condition, si le 15 juillet nous n’avons pas d’acheteur pour notre résidence et surtout notre prix, on laisse tomber le projet.
Oui mais, on va déménager à quel endroit si jamais ça marche?
Bonne question! « France, Espagne, Australie? Non pas avec la Covid… »
« Pourquoi pas en Beauce? Un retour dans ma région que j’ai quittée il y a 29 ans et qui a tellement changée positivement, le royaume des PME, Saint-Georges a presque doublé de population. »
«En Beauce? Es-tu sérieux?»
S’en suit un autre long silence, accompagné cette fois, d’un regard interrogatif de ma femme…
Moi: «Oui, la Beauce, c’est la nature avec les avantages de la grande ville, des bons restaurants et commerces avec tout à proximité, des supers écoles, du sport-études soccer, et ils vont construire un stade intérieur. C’est plus calme que dans la région de Montréal, les gens sont gentils, vrais et accueillants et il y a moins de Covid car la densité de population est plus faible, coût de la vie plus bas et des maisons moins chères, 45 minutes de Québec en plus… »
Je vends alors ma salade avec détermination et je sais que j’ai des arguments.
Les enfants prennent la parole: «Oui, ce serait cool, on se rapprocherait de grand-maman, on va s’ennuyer de nos amis, mais on va aussi s’en faire des nouveaux, l’important surtout c’est qu’il y a un club de soccer…»
La maman: «OK, let’s go, on va voir les maisons en fin de semaine.»
Dans ma tête, je ne sais pas trop quoi penser, je ne pensais pas l’avoir si facile…
Alors que les déplacements entre régions sont non recommandés, tels des hors-la-loi, nous filons dès le lendemain vers la région du 418 et on doit se contenter de regarder les quartiers de Saint-Georges avec nos boîtes à lunch car les visites de maisons sont interdites.
Juin: la synchronicité des événements, les astres s’alignent.
Le 20 juin, contre toute attente, nous recevons et acceptons une offre d’achat pour la vente de notre propriété et coïncidence, 15 minutes plus tard, nous recevons un appel pour la confirmation de la location de nos locaux commerciaux en pleine pandémie.
Comme si quelqu’un ouvre soudainement une porte sur des nouvelles aventures, tout débloque en 48 heures telle une danse parfaitement synchronisée.
Trois semaines plus tard, après plusieurs visites, nous dénichons la maison parfaite pour nous, avec des bureaux intégrés, dans un secteur parfait de Ville Saint-Georges, à proximité de tout ce que nous désirons pour la famille.
Le 28 juillet, 26 ans après y avoir posé les bagages, nous quittons notre magnifique Vallée du Richelieu qui gardera toujours une place importante dans notre coeur, nous gardons tout de même un pied à terre.
Pour conclure cette épopée…
Avec la pandémie, le monde du travail a changé pour toujours, la perception des entreprises en télétravail aussi et nous comptons en profiter pleinement pour rayonner partout au Québec à travers notre nouveau modèle d’affaires.
Le pignon sur rue, les infrastructures lourdes, c’est bon pour l’égo, mais s’il ne reste rien $$$ à la fin de l’année, nous ne sommes pas plus avancés. Devant l’incertitude qui continue de planner, je vous conseille fortement de ne pas vous attacher aux choses trop lourdes à porter. Comme chef d’entreprise, on se sent tellement mieux lorsque nos responsabilités financières sont réduites.
Nous sommes heureux dans notre nouvelle structure et nos clients le ressentent. Juillet et août ont été les meilleurs mois d’été pour notre l’entreprise depuis 10 ans, septembre s’enligne dans sur le même chemin.
De plus, nous avons trouvé des nouveaux collaborateurs qui ne cessent de nous impressionner par leur professionnalisme.
Dans cet élan de changement, nous retournons progressivement à notre ancien nom Bollé Communications qui a fait nos belles années, une forme de retour aux sources, la cerise sur le sundae.
Notre bilan est que pour avoir du succès en affaires, il faut être bien et avoir l’esprit en paix.
Il faut penser à nous et pas à ce que les autres vont penser de nous.
La Covid-19 aura changé notre vie à bien des égards et pas seulement pour le pire.
N’hésitez jamais à provoquer le changement.
Nous vous tiendrons au courant de l’évolution de la situation et des prochaines aventures… 😉
Guy Bolduc est le fondateur de Agence B-367 et Wanos Formations. Passionné du Web et des réseaux sociaux, il est conférencier, formateur accrédité et il aide les entreprises dans ce domaine. Auparavant, il a passé plus de 20 ans devant la caméra comme présentateur à TVA et Radio-Canada.
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