Les difficultés de recrutement vécues par les PME iront en augmentant. Dans mon domaine, le secteur Web, marketing et communications, trouver des employés disponibles et compétents est très difficile.
Aujourd’hui, quand nous affichons un poste, ceux et celles qui appliquent au Québec se prénomment Karim, Anton, Salim, Nesrine, Hamza, Kouassi, Hanane, Sandrine, Yacine, Laeticia, des gens qui font partie à part entière de notre société, qu’ils soient nés ici ou ailleurs.
Société accueillante, oui mais …
Le Québec est une société qui a encore du travail à faire, il reste encore du chemin à parcourir dans les PME avant que les différences de langues, de couleurs de peau et de religions soient totalement acceptées et que ce soit aussi facile dans la relation et l’acceptation qu’avec les Tremblay, Gagnon, Roy et Côté.
Personne ne l’admettra mais face à la différence, la méfiance est subtile mais bien réelle.
La peur de l’étranger existe, du fameux voleur de job, encore plus chez la personne qui n’a jamais voyagé, j’ajoute dans le groupe, l’abonné du tout inclus de Cayo Coco.
Un collègue, né en France, habitant au Québec depuis une vingtaine d’années et citoyen canadien, me disait récemment: Aussitôt que je sors des grandes villes, j’entends souvent: vous n’êtes pas d’ici vous ? Dès que l’accent se fait entendre, le regard change.
Abdel doit travailler plus fort pour se faire respecter…
J’ai constaté moi-même que Abdel (nom fictif) doit parfois travailler plus fort que Samuel (nom fictif) pour convaincre certains clients de ses compétences et établir le lien d’affaire.
Abdel a beau être compétent, gentil et à l’écoute, il doit négocier à l’occasion avec la méfiance de «l’étranger ».
C’est subtil et probablement parfois involontaire, je l’espère.
Dans un cas, plus déplorable, j’ai été témoin d’un plus gros manque de respect.
« Peux-tu dire à ton Abdoulah qu’il me rappelle? »
Dans cette situation précise, le client connaissait très bien le prénom de l’employé. Pouvons-nous appeler cela du racisme? Vous en pensez quoi? En ce qui me concerne, poser la question, c’est y répondre.
Pour votre information, ce client n’est plus avec nous, nous l’avons quitté sans regret.
Dans d’autres cas, nous avons vu des prospects, clients et même collègues qui n’insistaient pas tellement pour pousser le lien d’affaire, sachant qu’il devait négocier avec Abdel.
Je le rappelle, c’est subtil et personne ne l’admettra de peur de se faire juger. Pouvons-nous parler d’intolérance?
La diversité ethnoculturelle est un atout pour le Québec, mais il faut faire preuve d’aveuglement volontaire pour nier qu’il reste encore du travail de sensibilisation à faire pour aider à l’acceptation des différences.
Pour ma part, c’est rafraichissant pour une PME d’avoir cette expérience multiculturelle à bord, c’est une ouverture sur le monde, nous avons besoin de cela pour grandir, briser les mythes et vivre autre chose.
Continuons d’y travailler et d’éduquer nos enfants à ne pas catégoriser les gens et à ne pas mettre tout le monde dans le même panier
Nous avons encore beaucoup à apprendre.
Guy Bolduc est le fondateur de Agence B-367 et Wanos Formations. Passionné du Web et des réseaux sociaux, il est conférencier, formateur accrédité et il aide les entreprises dans ce domaine. Auparavant, il a passé plus de 20 ans devant la caméra comme présentateur à TVA et Radio-Canada.
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