Le stade est presque toujours plein pendant la saison régulière et voilà qu’il y a 5000 sièges libres pour le premier match local des éliminatoires. Paradoxe non ?

Partisans et partisanes, pas de panique, l’amour pour l’Impact de Montréal est toujours là, mais encore un peu fragile. Je m’explique.

N’en déplaise à certains, le sport professionnel, cela ne se vend pas aussi facilement qu’on le pense, même après une impressionnante victoire de 4-2 en match de barrage à Washington.

Moi-même, le fan fini qui a roulé jusqu’à Philadelphie, Salt Lake City et Portland, l’été dernier, pour voir l’Impact, j’ai attendu pour acheter mes 4 billets contre les puissants Red Bulls de NY et je ne suis certainement pas le seul.

Oui, j’ai été déçu de voir 15 000 personnes pour un match si important dimanche après-midi. Toutefois, lorsque nous regardons les faits, du point de vue marketing, il y a beaucoup de circonstances alignées, qui ont fait en sorte que 5000 amateurs ne se sont pas présentés.

La popularité du soccer à Montréal doit-elle être remise en cause?

Bien sûr que non. L’équipe est encore à l’adolescence de son histoire, elle établit de plus en plus sa notoriété dans le paysage sportif montréalais, sa base de partisan est très solide, la plus fidèle selon moi.

toronto-fcSe comparer, une erreur.

Oui, le BMO Field était plein dimanche soir à Toronto, et puis après ? Le Toronto FC a amassé des miettes sur le plan des émotions en 10 ans et c’est la première fois depuis 2006, leur entrée en MLS, qu’ils aspirent à quelque chose. Je suis allé voir des matchs du TFC et croyez-moi, vous ne voudriez pas changer d’ambiance avec le Stade Saputo, un soir de juin, juillet et août.

20160528_200112Qui est le 12e joueur de l’Impact?

Le 12e joueur de l’Impact est en majorité âgé entre 18 et 35 ans et son budget pour le divertissement sportif est limité. Au Québec, le 18-35 ans passe plus de 24 heures par semaine sur Internet et s’informe souvent sur les réseaux sociaux, endroit où l’Impact fait bonne figure.

Si vous êtes abonnés à  Twitter, tapez le mot-clic #Imfc pour comprendre et saisir la relation que les vrais fans ont pour cette équipe et ce sport. En passant, selon Influence Communication, le mot-clic (Hashtag) #IMFC pour  (Impact Montréal Football Club) fut le plus populaire de 2015 sur Twitter et il est devenu, un véritable média en soit, et ce n’est pas pour rien.

Le reste de la clientèle est constitué de jeunes familles et les 45 ans et plus représenteraient seulement un quart des partisans. Ce dernier groupe s’informe de l’Impact par les médias traditionnels (radio, télés, journaux).

Dimanche, les 18-35 ans étaient là mais les autres manquaient à l’appel. Il y avait beaucoup de bancs libres dans la tribune nord, généralement occupée par des amateurs un peu moins jeunes, où les billets sont un peu plus chers et parfois achetés par des entreprises.

Une année 2016 sous le thème de la bipolarité.

En marketing, le succès des 5 « P » est important (produit, prix, place, promotion, personnes) et selon moi, le produit, la promotion et les relations médiatiques ont encore un peu souffert cette année en raison notamment du manque de constance sur le terrain, mais aussi de la clarté du message livré aux partisans dans certains dossiers.

Est-ce possible que l’amateur soit un peu tanné de ne pas savoir sur quel pied danser avec l’Impact ? Je pense particulièrement à la base moins solide de partisans, soit l’amateur de sport de 35 ans et plus qui n’a pas encore été totalement conquis pour différentes raisons.

Vivre d’espoir, c’est bien, mais à un moment donné, il y a des limites.

Cette année, les attentes étaient plus grandes que jamais et malheureusement l’amateur est resté trop souvent sur son appétit.

Attente d’une meilleure performance à domicile, attente de la grosse victoire pour relancer la saison, attente d’une grosse signature estivale pour améliorer l’équipe, et surtout attente de savoir sur quel pied danser avec Didier Drogba. Rappelez-vous la saga du début de l’année 2016 et bien sûr des dernières semaines.

20161016_151314Quand c’est l’égo du partisan qui parle.

5000 sièges libres, est-ce que cela me frustre comme partisan ? Oui, et je l’assume.

Pourquoi cela me choque ? Car pour moi, il n’y a pas grand-chose de plus trippant sportivement parlant, que le Stade Saputo plein et l’Impact qui gagne. Il suffit de mettre le pied dans ce stade-là une fois, d’y voir l’ambiance qui règne pour attraper cette belle maladie.

Qu’à cela ne tienne, je ne suis pas certain qu’il existe une relation aussi proche, entre des sportifs professionnels et sa base de partisan, que celle de l’Impact de Montréal,  pourtant j’en ai vu d’autres dans mes années de journalisme sportif. Des Patrice Bernier, Hassoun Camara, Ignacio Piatti, Laurent Ciman, Evan Bush, entre autres, ça ne court pas les rues dans cette catégorie.

Voici 10 circonstances qui ont certainement eu une influence au guichet dimanche.

1- L’absence de Didier Drogba et la saga des dernières semaines.

2- Une fin de saison en queue de poisson et le peu d’espoir de voir l’équipe aller loin en séries.

3- Un mauvais « timing » pour demander aux abonnés de saison d’acheter des nouveaux billets pour les éliminatoires alors que l’équipe en arrache et se fait battre 3-0 en Nouvelle-Angleterre.

4-  Trois jours seulement pour faire de la promo d’un match, sans compter que l’heure officielle a été connue seulement vendredi am, c’est insuffisant pour rejoindre l’ensemble de la clientèle et créer le « hype ».

5- Les gens ont une vie aussi et c’est possible d’avoir déjà autre chose prévu un dimanche même pour un amateur de l’Impact.

6- Les Alouettes jouaient leur dernier match à domicile au même moment ou presque, contre Calgary et 20 000 personnes étaient au Stade Percival Molson.

7- Le confort relié à la température pour la période de l’année, le soccer est associé aux belles soirées d’été.

8– Pour bien des amateurs, le ville est déjà seulement hockey à cette période de l’année et le  Canadien gagne en plus.

9- C’est la période la plus occupée dans le monde du sport à la télé (Série mondiale, NHL, NFL, LCF, Hockey Junior, etc.)

10- Et la couverture médiatique qui n’est pas encore « constante » et bien moins grande pour l’Impact en octobre, qu’en juin ou juillet.

En espérant, vous avoir convaincu qu’actuellement l’accent ne doit pas être mis sur l’assistance de dimanche dernier, mais assurément sur les performances sur le terrain.

Avec une autre solide performance dimanche prochain, tous les espoirs seront permis.

Les amateurs seront sur place la prochaine fois, pas de panique 😉

Allez Impact ! #TousPourGagner

Guy B.

 

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