Guy Turcotte: Les nouvelles en direct de l’enfer…

J’ai rédigé ce billet le 6 mai 2011, car j’étais dégouté par le voyeurisme médiatique dans le procès de Guy Turcotte et voir les images des deux enfants rouler en boucles à la télé. J’espère que cette fois, il y aura davantage de retenue dans la couverture du nouveau procès en janvier 2014. ////

– C’est assez rare que je souhaite du mal à des gens, mais cette histoire d’horreur impliquant Guy Turcotte vient me chercher dans le plus profond de mes tripes.

Ce vendredi midi sur Twitter, je suis tombé au hasard sur un article publié dans Cyberpresse qui avait ceci comme titre:« Le fils de Guy Turcotte suppliait son père d’arrêter… « Voici le début de l’article: « Pendant que son père le poignardait, le petit Olivier criait «non papa, non papa»…

J’étais en train de dîner, j’ai eu le souffle coupé, mon adrénaline dans le tapis, les blasphèmes sont sortis en ordre alphabétique… angoisse et colère au menu.

J’ai immédiatement vu le visage de mon fils de 5 ans, une image venue de l’enfer mise dans mon cerveau par cette journaliste qui n’avait pas besoin de se rendre jusque-là pour me rapporter les faits de ce procès. Probablement face aux nombreuses protestations sur les réseaux sociaux, le titre de Cyberpresse a été modifié un peu plus tard.

Il me semble que C’EST ASSEZ de voir les images des deux «PETITS ANGES» rouler en boucles pendant les entrevues sur le sujet, nous n’avons pas besoin de cela pour comprendre la gravité des gestes de ce papa monstre. Pourquoi aller aussi loin dans le traitement de cette nouvelle ???

Guy turcotte-009

J’ai passé une vingtaine d’années dans une salle des nouvelles, j’ai vu l’information se transformer, il y a des choses qui se font mieux qu’avant, il y en a d’autres qui ont contribué à me faire quitter le métier en 2008. Ce que nous rapportent plusieurs médias dans le procès de Guy Turcotte illustre parfaitement ce qui m’a fait fuir, devrais-je ajouter aussi parmi celles-ci des reportages en direct concernant une mouche retrouvée dans un timbits… Ces deux histoires montrent le paradoxe du voyeurisme médiatique.

Je constate qu’il n’y a plus aucune limite chez nos médias dans la qualité d’information poubelle qu’ils peuvent nous servir comme les moindres détails de ce procès. On parle maintenant des humains de la même façon que des chiens maltraités, sous prétexte qu’il n’y a pas d’ordonnance de non-publication et que c’est dans l’intérêt du public de savoir. Mon oeil, c’est n’importe quoi!

La machine à saucisse de l’information doit fonctionner au maximum jusqu’ a la prochaine saveur du jour. La saucisse doit toujours avoir l’air attrayante!!! Ne soyez pas dupe, les journaux et les bulletins à la télé ont des nouvelles à vous vendre, car ils vous veulent nombreux, nombreux, nombreux…

Le problème est qu’ils savent de moins en moins s’arrêter, et à force de trop vouloir en faire, le public va cesser d’y croire.

L’information spectacle a des limites je pense, j’ai atteint la mienne aujourd’hui.

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